Guerre en Ukraine : Panorama des prises de position en Asie et en Océanie

Guerre en Ukraine : prises de position

Voilà plus d’un mois que la guerre fait rage en Ukraine. Face à ces images glaçantes qui ont secoué le monde, les États ont immédiatement réagit et pris position, redistribuant ainsi les cartes dans la géopolitique mondiale.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie et surtout les réactions des États à cet acte d’agression, révèlent l’évolution des rapports de forces à l’échelle planétaire qui n’est pas sans rappeler la guerre froide et son jeu d’alliances, réveillant une ancienne division entre l’Est et l’Ouest. Retour sur les réactions des politiques du continent asiatique et en Océanie.

 

  1. DES CONDAMNATIONS FERMES ACCOMPAGNEES DE SANCTIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES

Les Européens et les Américains condamnent tous fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Japon, Corée du Sud, Australie de même que la Nouvelle-Zélande et Singapour ont adopté la même posture, prononçant des sanctions économiques et financières contre Moscou.

JAPON

Tokyo condamne l’invasion de l’Ukraine qui « secoue les fondations de l’ordre international » et a annoncé une série de sanctions, visant le secteur financier comprenant le gel des actifs, l’exportation de composants électroniques tels que les semi-conducteurs vers la Russie ou encore la suspension de la délivrance de visas à des personnes et organisations russes. Le pays coordonnera ses efforts avec ceux de la communauté internationale.

Le Premier ministre japonais a exhorté la Russie à « retirer immédiatement ses troupes » et « à se conformer au droit international »

COREE DU SUD

Après être resté prudent, le Président Moon Jae-in qui n’envisageait pas se joindre aux actions militaires des pays occidentaux en Ukraine, a annoncé que son gouvernement s’alignerait sur les sanctions économiques internationales à l’égard de la Russie.

AUSTRALIE

Le Premier ministre australien Scott Morrison a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Ainsi, des sanctions à l’encontre de quatre institutions financières et de 25 personnes appartenant à quatre entités en charge du développement et de la vente de technologies militaires et d’armes ont été prises. S’ajoutent des sanctions financières à l’égard de 8 oligarques proches du président russe et aux 339 membres du Parlement.

Une position ferme du Gouvernement australien qui s’inscrit dans la continuité de précédentes sanctions. En effet, après l’invasion de la Crimée en 2014 par la Russie, l’Australie avait déjà pris des mesures telles que l’interdiction du commerce d’armes et de matériel d’exploration pétrolière, la vente ou le prêt d’instruments financiers avec les banques publiques russes.

NOUVELLE-ZELANDE

Son voisin Néozélandais, condamnant fermement cet acte d’agression, a quant à lui décidé d’interdire les membres du Gouvernement russe d’entrer sur son territoire et a suspendu tout dialogue avec le pays. Les exportations pouvant bénéficier aux forces armées russes ont également été bloquées. Le pays a également

SINGAPOUR

L’État se joint à la communauté internationale et impose des sanctions financières à la Russie, ainsi que des restrictions à l’exportation de marchandises pouvant être utilisées comme armes.

  1. LE CHOIX DE LA SIMPLE CONDAMNATION

LES PHILIPPINES

Par une déclaration du 28 février 2022, les Philippines ont approuvé la résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie, appelant à cesser les hostilités.

  1. CES PAYS QUI SE REFUSENT A PRENDRE POSITION

Thaïlande, Vietnam, Philippines, Malaisie, Inde, Afghanistan, Pakistan et bien sûr la Chine, adoptent la même posture : le refuse de prendre clairement position, affirmant leur « inquiétude » lors de discours en faveur du dialogue sans prononcer aucune condamnation.

THAILANDE

En Thaïlande, le Ministère des Affaires étrangères déclare être attentif à la situation en Ukraine, exprimant sa « profonde inquiétude » et annonce soutenir « les efforts en cours afin de trouver un règlement pacifique du conflit par le dialogue ».

VIETNAM

Au cours d’une conférence de presse, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères a fait part de « l’extrême préoccupation » du pays par le conflit armé en Ukraine, appelant les parties concernées « à faire preuve de retenue et à respecter la Charte des Nations-Unies et les principes fondamentaux du droit international ». 

MALAISIE

Le chef du Gouvernement, conjointement avec le Cambodge, appellent à une déclaration conjointe de l’ASEAN.

INDE

Le pays n’a pas condamné clairement l’invasion de l’Ukraine. Narendra Modi, Premier ministre indien s’est entretenu avec Vladimir Poutine, appelant à un « arrêt immédiat de la violence », demandant « des efforts concertés de toutes les parties pour retourner sur le chemin des négociations et du dialogue diplomatiques ».

Après avoir échangé de la situation en Ukraine avec Volodymyr Zelensky, le Président indien a déclaré que New Delhi était disposée à « contribuer de quelque manière que ce soit » à la paix, ne condamnant cependant pas l’agression subie par l’Ukraine.

Lors d’un vote au Conseil de sécurité de l’ONU, pour adopter une résolution condamnant l’agression contre l’Ukraine, le pays s’est abstenu, de même que la Chine et les Émirats arabes unis. Une abstention sur laquelle l’Inde ne s’est pas expliquée. Une position saluée par le ministre russe des Affaires étrangères en déplacement à New Delhi, faisant l’éloge de la loyauté indienne. Un système de paiement en roupies pourrait être mis en place entre les deux pays afin de contourner les sanctions internationales.

AFGHANISTAN, PAKISTAN 

Comme l’Inde, les deux pays ont fait part de leur préoccupation, refusant cependant de prononcer une quelconque condamnation, appelant à la retenue et au dialogue sans prendre ouvertement position.

CHINE

Tout comme l’Inde, Pékin s’est abstenu lors du vote d’une résolution au CSNU visant à condamner « l’agression contre l’Ukraine ». La Chine dit comprendre Moscou, partageant son souhait que l’Ukraine reste en dehors de l’OTAN et se refuse à condamner, la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères chinois allant jusqu’à pointer du doigt le rôle des États-Unis, « à l’origine de cette crise en Ukraine ».

Cependant, loin d’être neutre, la Chine pourrait apporter une aide financière, militaire mais également énergétique par l’achat d’hydrocarbures pour Moscou, lui permettant ainsi de contourner les lourdes sanctions prises à son égard. En totale contradiction avec les propos du responsable des affaires européennes de la diplomatie chinoise. Le pays n’a d’ailleurs pris aucune sanction contre la Russie et appelle ses ressortissants en Ukraine à la plus grande discrétion. 

  1. CES PAYS QUI SOUTIENNENT VLADIMIR POUTINE

Loin de mettre à l’écart la Russie de la scène internationale, certains États n’ont pas hésité à prendre position pour le chef du Kremlin au cours de discours tenant les États-Unis responsables de la situation.

COREE DU NORD

Ne surprenant personne, la Corée du Nord a affirmé son soutien à la Russie, profitant de la situation en Ukraine pour reprendre les tirs de missiles et pointer du doigt les États-Unis qu’ils accusent être la principale cause du conflit dont ils dénoncent « l’autoritarisme et l’arbitraire ».

IRAN

Bien que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian ne l’ait pas déclaré de manière ouverte, ce dernier semble soutenir le régime Russe, déclarant que ce sont les « provocations » de l’OTAN, menées par les États-Unis qui sont à l’origine de l’intervention militaire russe en Ukraine, légitimant cette opération militaire.

BIRMANIE

La situation est plus complexe en Birmanie du fait de la prise de pouvoir par la junte militaire, deux positions s’opposent. Si d’une part le Conseil d’administration de l’État, soutient sans surprise Moscou, le Gouvernement d’unité nationale birman, d’autre part, se dit solidaire du peuple ukrainien.

Si les sanctions provenant des pays condamnant l’invasion russe de l’Ukraine étaient attendues, l’attention est portée à la position que prendra la Chine, en position délicate vis-à-vis de son allié russe ainsi que de l’Occident ainsi que d’autres pays se refusent encore de prendre ouvertement position.

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